CLICK HERE FOR BLOGGER TEMPLATES AND MYSPACE LAYOUTS »

mardi 24 août 2010

quelle langue?

La langue, cet outil essentiel pour des professions impliquant, d’une façon ou d’une autre, l’écriture. Une bonne maîtrise n’est pas suffisante, ni d’ailleurs un tas d’excellents dictionnaires et manuels. Tant que l’on apprend une langue juste pour faire du tourisme, se plonger dans la littérature du pays ou communiquer avec des étrangers, tout va bien, mais dès qu’il faut l’utiliser comme un Français, au milieu de et pour les Français, les choses sont autrement différentes.

Longtemps, pour un expatrié, sa langue « adoptive » n’a pas de poids, les mots sont dénués de toute charge affective, les jeux de mots courants restent imperméables et en tout cas ne génèrent pas cette joie linguistique spontanée que suscitent ceux de la langue maternelle. Cette deuxième langue reste irrémédiablement extérieure et comme intouchable.

J’ai l’impression de pouvoir écrire en français sans problème tant que cela porte sur des questions roumaines, mais que je serais incapable de rédiger les commentaires en OFF sur des émissions telles, pour n’en donner qu’un exemple, UN DINER PRESQUE PARFAIT. Je ne maîtrise pas tout une multitude d’expressions et puis j’aurais du mal à éviter les formulations mille fois entendues ou tout simplement niaises.

Je crois que l’on arrive à maîtriser réellement une langue, et donc un territoire mental, lorsque ses milles syntagmes opaques deviennent transparents. Bien sûr, tout cela n’empêche pas d’exercer une profession, cela peut même donner une certaine empreinte stylistique, mais cette course permanente n’arrête pas de rappeler à l’EXPATRIE sa condition irrémédiablement étrangère. Et de souligner sans cesse son immersion dans l’altérité.

C'est également par la langue que passe l’invention d’un passé commun avec ses nouveaux compatriotes. Se reconstruire un chez soi personnel, intime et professionnel dépend beaucoup de cet exercice progressif, assez douloureux et d’une beauté parfois paradoxale : renoncer – apprendre à accepter l’altérité – et enfin l’intégrer. Car réussir son expatriation c’est bien devenir un autre.

0 commentaires:

Related Posts with Thumbnails